Analyse : Qui contracte des prêts à des fins éducatives ?

Cette analyse, couvrant la période du 1er au 30 septembre 2024, met en lumière les profils des emprunteurs qui souscrivent des prêts spécifiquement pour financer des études. À travers des critères tels que l’âge, la région, le statut professionnel et les revenus, elle examine les tendances de financement de l’éducation et leur impact sur différents segments de la population.

1. Profil démographique des emprunteurs

L’analyse des données révèle que la majorité des personnes qui contractent des prêts, y compris à des fins éducatives, se situent dans les tranches d’âge de 30 à 39 ans (28,97%) et de 40 à 49 ans (23,22%). La part des jeunes entre 18 et 29 ans représente environ 22,03% de l’ensemble des emprunteurs. Les individus plus âgés, notamment ceux de 50 à 59 ans, ne représentent que 16,09% des souscripteurs, tandis que ceux de plus de 60 ans constituent un faible pourcentage.

Cela suggère que les emprunts destinés à financer des études sont majoritairement pris par des adultes jeunes et des personnes dans la trentaine, probablement pour financer leur propre formation continue ou celle de leurs enfants. Le taux relativement faible chez les jeunes de moins de 30 ans pourrait indiquer qu’ils sont soit encore en études, soit qu’ils dépendent d’autres sources de financement, comme la famille ou des bourses.

Profil démographique des emprunteurs
Profil démographique des emprunteurs

2. Répartition régionale des emprunteurs

Sur le plan régional, les données indiquent que l’Île-de-France domine avec 17,11% des emprunteurs, suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes à 10,95% et des Hauts-de-France à 10,59%.

Ces régions, étant des pôles économiques et universitaires majeurs en France, sont susceptibles de voir un grand nombre d’étudiants et de professionnels recherchant des moyens de financer leur éducation ou celle de leurs enfants.

Les régions moins représentées, telles que la Corse et la France d’outre-mer, avec respectivement 0,70% et 0,99%, reflètent probablement des populations plus réduites et des opportunités éducatives plus limitées, nécessitant ainsi moins de prêts à des fins éducatives.

Répartition régionale des emprunteurs
Répartition régionale des emprunteurs

3. Statut professionnel des emprunteurs

L’un des facteurs les plus déterminants dans l’obtention d’un prêt est le statut professionnel.

Les données montrent que 64,48% des emprunteurs sont en CDI ou en fonction publique, ce qui reflète une stabilité financière, un élément clé pour obtenir des prêts.

Cependant, on observe également une part notable d’emprunteurs en CDD (7,14%), de travailleurs indépendants (6,26%) et même d’étudiants (1,38%), bien que cette dernière catégorie soit sous-représentée.

La faible proportion d’étudiants souscrivant des prêts à leur nom reflète potentiellement des conditions plus strictes pour cette catégorie, ainsi qu’une dépendance plus forte envers d’autres moyens de financement.

Cela soulève des questions sur l’accessibilité des prêts étudiants, notamment pour ceux qui n’ont pas encore de revenus stables.

Statut professionnel des emprunteurs
Statut professionnel des emprunteurs

4. Niveau de revenu des emprunteurs

L’analyse par tranche de revenu montre que la majorité des emprunteurs ont un revenu mensuel situé entre 1 500 et 2 000 EUR, représentant 36,13% du total.

Ceux ayant des revenus inférieurs à 1 000 EUR ne forment qu’une minorité, avec 7,40%.

Les emprunteurs avec des revenus plus élevés, tels que ceux gagnant entre 5 500 et 6 000 EUR ou plus de 6 000 EUR, représentent respectivement 0,15% et 0,87%.

Ces données suggèrent que les prêts pour études sont principalement souscrits par des individus ayant des revenus moyens, pour qui un soutien financier externe est nécessaire pour couvrir les coûts liés à l’éducation.

Niveau de revenu des emprunteurs
Niveau de revenu des emprunteurs

Conclusion

En résumé, l’analyse des données disponibles montre que les prêts à des fins éducatives sont souvent souscrits par des adultes dans la trentaine et la quarantaine, principalement situés dans les régions urbaines comme l’Île-de-France, où les coûts de la vie et de l’éducation sont élevés. La majorité des emprunteurs ont un emploi stable et des revenus modérés, ce qui leur permet d’accéder plus facilement aux prêts pour financer leurs études ou celles de leurs enfants. Cependant, une petite proportion des jeunes et des étudiants eux-mêmes contracte ces prêts, ce qui pourrait indiquer un besoin d’offres de crédit plus adaptées à ce segment de la population.

Les prêts destinés à l’éducation constituent un outil puissant pour aider les familles et les individus à investir dans leur avenir. Toutefois, il est essentiel que les institutions financières développent des produits plus ciblés, afin de répondre aux besoins spécifiques des jeunes adultes et des étudiants.

Comme le souligne Andreas Linde, PDG de Matchbanker.

En conclusion, les prêts éducatifs constituent une part non négligeable du paysage du crédit à la consommation en France, bien que souvent masqués sous des catégories plus larges de prêts personnels. Une meilleure compréhension et une catégorisation plus précise de ces prêts pourraient permettre de mieux répondre aux besoins des emprunteurs et de favoriser l’accès à l’éducation pour un plus grand nombre de personnes.

Andreas Linde
Écrit par
L’expert en prêts, Andreas Linde, travaille dans le secteur financier depuis 2014. Sur Matchbanker, il écrit sur le sujet des prêts, du refinancement, du TAEG, des taux d’intérêt et de tout ce qui concerne la finance.
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